Hélas, beaucoup trop tôt…

2021 aura décidément été une année particulièrement sombre pour SEMRA PLUS, la Fondation suisse pour les Enfants Malades en République d’Arménie : décès de notre fondateur, le Docteur Jean-Pierre Bernhardt, en février et, ce jeudi 7 octobre, disparition de notre coordinateur, le Docteur Jean-Luc Baierlé, au terme de quelques semaines d’un combat intense, lucide et courageux contre une maladie fulgurante. Pour les membres du Conseil de Fondation et du Directoire de SEMRA, pour les nombreux-ses militant-e-s de notre Association, ce nouveau coup du sort suscite un très profond chagrin, une vive compassion à l’égard de sa famille et de ses proches et des inquiétudes pour l’avenir même de SEMRA.

Le premier coordinateur de notre Fondation

L’accession de Jean-Luc à cette fonction centrale de coordinateur des activités du directoire de SEMRA constituait l’aboutissement des démarches menées par Jean-Pierre pour assurer, au-delà de sa personne, la pérennité de l’institution qu’il avait créée il y a plus de trente ans dans le sillage du terrible tremblement de terre qui avait dévasté l’Arménie. La nouvelle structure conçue par Jean-Pierre Bernhardt peut se résumer comme il suit : sous la conduite du Conseil de Fondation, un directoire permet la répartition des diverses tâches opérationnelles sur une demi-douzaine de personnes. Un-e coordinateur/trice préside le directoire, assure la cohésion du tout, donne des impulsions et assume les fonctions de représentation auprès des innombrables interlocuteurs de la Fondation. Un schéma ingénieux et logique mais qui nécessite une distribution judicieuse des rôles, et tout spécialement de celui de la coordination. Beaucoup d’entre nous se souviennent encore de la très grande satisfaction de Jean-Pierre lorsqu’il a pu annoncer que Jean-Luc Baierlé avait accepté d’endosser cette responsabilité   essentielle. En effet, par une belle conjonction des circonstances. Jean-Luc parvenait alors au terme de ses activités de médecin généraliste et de médecin cantonal, avait envie de consacrer une partie de son temps devenu libre à des tâches de bénévolat et nourrissait de longue date un intérêt manifeste pour notre Fondation. Il aura donc véritablement été pour SEMRA la bonne personne au bon endroit et au bon moment. Il n’était pourtant pas facile de succéder à une personnalité de l’envergure et du rayonnement de Jean-Pierre Bernhardt. Jean-Luc a admirablement su relever ce défi avec son efficacité décontractée, sa volonté constante de délégation dans la conduite des dossiers, son humour et sa chaleur humaine.

Sa priorité : le Centre de formation continue

Sous sa conduite, SEMRA s’est maintenue et renforcée en privilégiant désormais les actions liées à la formation continue du personnel infirmier. En premier lieu, à l’Hôpital pédiatrique ARABKIR à Erevan, ce partenaire de toujours de SEMRA, mais aussi avec l’ambition d’élargir cette offre de perfectionnement à l’ensemble du système de santé arménien. C’est pourquoi il a inlassablement soutenu le grand projet de Marlyse Fleury, la responsable du domaine formation au sein du directoire : la création du Centre de formation continue du personnel hospitalier rattaché à l’Hôpital Arabkir Après de longs préparatifs, après les retards occasionnés par la pandémie mais aussi par la guerre avec l’Azerbaidjan, cette nouvelle institution va enfin entrer pouvoir en fonction en 2022. C’est un crève-cœur de penser que Jean-Luc n’aura pas pu vivre cet événement auquel il aura si largement contribué.

Surmonter le choc

Indépendamment de ce « projet-phare », Jean-Luc avait encore en réserve bien d’autres dossiers qui se trouvaient à des degrés différents d’avancement. A cet effet, il avait établi de nombreux contacts et il avait projeté de se rendre en 2021 à Erevan afin de renforcer et préciser les collaborations avec l’Hôpital Arabkir. Grâce à la qualité et à l’intensité de son engagement, SEMRA pouvait envisager l’avenir avec confiance. Son décès inattendu, rapide, bouleversant a littéralement sidéré l’ensemble de la Fondation. Il faudra du temps pour surmonter ce choc. Pour l’immédiat, il convient donc de prévoir une période de transition durant laquelle, tout en se reconstruisant, SEMRA fonctionnera sur un mode mineur. En tout état de cause, la disparition de la Fondation constitue une hypothèse inenvisageable, ne serait-ce que par respect envers la mémoire de ces deux personnalités que nous venons de perdre en l’espace de quelques mois.

A l’épouse de Jean-Luc, aux membres de sa famille, à ses proches, la Fondation SEMRAPLUS exprime sa très profonde et durable sympathie ainsi que l’assurance de son soutien.

Au nom de la Fondation SEMRAPLUS

Claude Hêche                                                                              Dominique Girardin                                     

Président du Conseil de Fondation                                          Trésorière